carine

What doesn't kill you makes you stronger.

C’est tellement vrai !

Lorsqu'on m'a diagnostiqué une sclérose en plaques, j'étais une jeune femme insouciante. Comme un petit bateau dans l'océan turbulent de la vie. J'acceptais les normes et les valeurs de mon entourage, protestant faiblement, sans trop me demander si elles étaient justes. Je n'avais pas ou peu confiance en moi. 

La prise de conscience que la plupart de ces règles avaient été mises en place pour créer un faux semblant de sécurité est venue avec les premières poussées graves au début de ma maladie. D'un jour à l'autre, c'était comme si j'avais débranché la prise et que je devais laisser le tsunami dévastateur de la sclérose en plaques me submerger. Ce n'est que lorsque la tempête s'est calmée que j'ai pu évaluer les dégâts et entamer un lent processus de reconstruction. Rester immobile, c'est mourir ; alors petit à petit, je me suis reconstruite.

L'imprévisibilité de la sclérose en plaques m'a appris qu'il n'y a pas de certitudes dans la vie. Un jour, on a tout en main, on fait des projets à long terme, et le lendemain, on est impuissant et toute notre indépendance s'est envolée. 
Finito ! Plus de projets, juste l'attente anxieuse de voir quelles sont les possibilités dont on dispose encore, tout en sachant qu'elles peuvent disparaître à tout moment. La sclérose en plaques ne s'arrête jamais, c'est une guerre à vie. 

Les moralistes qui m'entouraient n'étaient plus aussi proches de moi dans ces moments de grande difficulté. Je me suis rendue compte que leur force était en réalité qu'une façade, et j'ai fini par me retrouver face à moi-même à de nombreuses reprises. Cette solitude m'a mené aux limites parfois dangereuses de l'autodestruction et l'école de l'apprentissage a été très dure. Mais au fil des années, j'ai découvert que j'étais bien plus forte que je ne le pensais.

Cette prise de conscience a marqué le début d'un voyage fascinant à la découverte de qui je suis vraiment. Ne me soumettant plus aux règles du "Livre rouge de la morale", je me suis mise à la recherche de mes propres limites. Dans les bons moments, ma soif de vivre était particulièrement forte et je me poussais souvent au-delà des limites, en risquant même de me perdre. Comme une danseuse, j'ai parfois marché sur un fil, mais ce n'est qu'ainsi que j'ai pu trouver mon équilibre. Aujourd'hui, je sais vraiment qui je suis. 

En regardant notre monde, je me rends compte que cette connaissance est inestimable. L'amour de soi est le fondement d'une existence heureuse. 
Le fait de savoir que rien n'est acquis me procure une incroyable tranquillité d'esprit. La vie sur terre est limitée pour tous et chaque jour doit être vécu dans les meilleures conditions possibles. Réaliser et essayer de s'approprier du concept de finitude donne une sagesse que beaucoup d'esprits brillants n'ont pas. Ils sont aveuglés par une ambition qui n'est en réalité qu'une illusion. 
Le handicap et les luttes quotidiennes peuvent limiter vos capacités physiques, mais elles vous donnent aussi une liberté que la plupart ne découvriront jamais.

Croyez en vous.

Carine

Sanofi Belgium, MAT-BE-2300704, v1, 07/2023