Carine
Le cerveau créatif

Depuis toute petite, mon cerveau a été mon allié le plus fidèle. Mes parents trouvaient cela très difficile parce que je remettais toujours tout en question et ma curiosité innée me causait invariablement des ennuis. Mais j’ai aimé découvrir et explorer.

En même temps, il y avait aussi ce côté paresseux en moi qui faisait que je n’étais pas vraiment la meilleure élève. Ma procrastination était légendaire et très souvent, je n’obtenais de bons résultats que sous pression. Ce qui finalement me donnait beaucoup de stress.

Ce n’est qu’après mon diagnostic de la SEP, à l’âge de 27 ans, qu’il y a eu un changement fondamental et nécessaire dans mon fonctionnement. Très vite, j’ai découvert que je pouvais « contourner » les dommages causés aux transmissions nerveuses après une poussée en mettant mon cerveau au défi d’effectuer, malgré tout, les actions devenues difficiles. Les nerfs sont apparemment comme des rivières... Le courant naturel peut être arrêter, mais l’eau trouvera toujours une autre voie pour s’écouler. Vous avez le pouvoir de changer cet écoulement en stimulant votre cerveau.

Mais quand la maladie s’attaque à vos fonctions cognitives, c’est là que ça se complique. Je me souviens avoir découvert après une forte poussée que non seulement j’entendais mal (je porte aujourd’hui des appareils auditifs), mais qu’en plus je n’arrivais plus à convertir les sons en langage reconnaissable ! A cette époque-là, je postulais un nouvel emploi plus calme en tant que vendeuse dans un magasin de meubles, ici dans mon village. Cela semblait être un travail que je serais encore capable de gérer à temps partiel. On m’a demandé d’enregistrer et de prendre connaissances de quelques informations reprises dans les brochures et d’apprendre les techniques de vente en observant mes collègues.

Ce qui a suivi a été un véritable cauchemar. Secrètement, dans ma fierté, j’avais l’idée que je serais tout à fait capable de gérer cette formation., Le gérant du magasin était également très heureux de ma présence. Mais c’est à ce moment-là que tout s’est compliqué. J’ai remarqué qu’il m’était impossible de capter les conversations dans le magasin à cause de la déficience auditive, combinée à un manque total de « reconnaissance de la langue néerlandaise » ... ma langue maternelle ! La SEP avait créé un dysfonctionnement qui m’empêchait de suivre une conversation dans les moments de stress. Emmagasiner de nouvelles connaissances était également devenu impossible à cette époque. ma mémoire était comme un vase percé qui ne pouvait rien retenir. Finalement, le gérant n’a pas eu le choix et m’a, de manière amicale mais ferme, congédiée. La SEP est une vraie école d’apprentissage pour les egos surdimensionnés, ... Cela fait de vous une personne humble.

C’est à partir de là que j’ai commencé à travailler ma condition. Non seulement ma condition physique, mais aussi ma condition cognitive, qui sont inévitablement liées les unes aux autres. Quand je suis retournée à l’université quelques années plus tard, j’ai remarqué que le cerveau peut être entraîné, tout comme on le fait avec un muscle en pratiquant de l’exercice. Cette première année de psychologie en cours du soir a été un énorme défi, mais grâce au travail acharné et à la recherche créative de méthodes d’apprentissage, j’ai brillamment fini mon année. J’aimais chercher des moyens créatifs de stimuler mon cerveau. Les répétitions sans fin étaient les moins efficaces. Il suffit de demander à quelqu’un à quoi ressemble une pièce d’un euro... Vous la tenez dans vos mains tous les jours, mais la regardez-vous consciemment ? Le mind-mapping a été une excellente méthode d’apprentissage pour moi et m’a appris que j’ai principalement une mémoire visuelle, qui peut stocker beaucoup d’informations en utilisant des moyens mnémoniques amusants.

Trouver du plaisir à découvrir est donc un must et la créativité une victoire.

Mon intérêt pour la nature me met également au défi d’étudier de manière autonome et de faire de la recherche. Exercer en tant que guide nature n’est actuellement plus possible (mes jambes ne veulent plus toujours suivre) mais je me suis entraîné l’esprit en apprenant tous ces noms latins des très nombreuses plantes présente dans ma région. Actuellement, j’écris des rubriques ludiques publiées par « Natuurpunt ».

Chacun de nous suit son propre chemin et agit en fonction de ses possibilités et intérêts spécifiques. La seule chose importante est de conserver une soif de nouvelle nourriture intellectuelle et de l’explorer.

Moi je vais y arriver ! Et vous aussi, puisque vous étiez assez curieux que pour lire ce blog.
Bon travail !
Carine

Sanofi Belgium,MAT-BE-2300018,v1,01/2023